Quelques mots avec Julien Ranjard, graphiste français en Chine.

A l'occasion du Forum Travailler Ensemble de Shanghai, nous avons eu l'occasion de rencontrer Julien Ranjard de Pinyin studio.

-          INTERNET CHINE : Le Forum Travailler Ensemble : qu’est-ce que ça vous évoque, qu’est-ce que ça vous inspire, qu’est-ce que vous attendez de cette journée vous qui êtes dans le design graphique ?

-          Julien Ranjard : Tout  d’abord c’est de rencontrer les entrepreneurs, des gens qu’on ne connait pas, essayez de se présenter à eux, de découvrir comment les entrepreneurs ont réussi. J’étais très intéressé par la table ronde ou on a pu entendre parler  de différents entrepreneurs qui ont plus ou moins réussi  et là on peut voir dans quel domaine il faut s’étendre, j’ai trouvé ça très intéressant.

-          INTERNET CHINE : Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de Pinyin studio votre activité.

-          Julien Ranjard : Nous sommes une agence de graphisme, de photographie. On existe depuis 2 ans et on est tout jeune, on est un groupe de 4 associés dont 2 français un suédois et un chinois. Je pense que l’essentiel  est d’avoir un associé qui est  chinois ou sinon y avoir vécu très longtemps. Moi-même j’ai vécu depuis un moment parce que ma famille est là depuis à peu près mes 18 ans. C’était donc un objectif de créer une société en Chine. On est 3 associés de la même école, l’école Pinyin de Paris, diplômé d’un master de Directeur Artistique.

-          INTERNET CHINE : D’accord, est ce que je peux vous demander pourquoi vous avez choisi de vous appeler Pinyin studio ?

-          Julien Ranjard : Le Pinyin c’est la première chose sur laquelle il faut passer quand on apprend le chinois et c’est un intermédiaire entre la langue étrangère et la Chine.  On a donc appelé ça comme ça, étant une entreprise intermédiaire entre les chinois et les étrangers. On aide les entreprises chinoises à s’installer ou à avoir une image internationale et on aide les entreprises internationales à avoir une image plus chinoise.


-          INTERNET CHINE : Et vous qui êtes confronté au deux est ce que vous pouvez nous parler un peu des différences dans les attentes entre les entreprises chinoises et les entreprises internationales. En terme de graphisme, est ce qu’ils attendent vraiment la même chose et est-ce que vous délivrez les mêmes produits ?

-          Julien Ranjard : Non tout dépend des entreprises et je dirais que majoritairement la Chine a tout de même un manque de culture d’image de graphisme. Ce qui fait qu’il faut souvent passer par l’éducation,  expliquer qu’un logo ne vaut pas 3 yuan et pourquoi il ne vaut pas 3 yuan , pourquoi il n’est pas fait en 2 minutes , expliquer pourquoi une image aussi simple prend autant de temps, ça c’est quelque chose qu’il faut faire constamment. On peut tomber aussi sur des clients étrangers qui ne comprennent pas pourquoi un logo est aussi cher ou demande autant de temps mais je dirais que ça vient plus de la Chine.

En Chine, la majorité de notre clientèle chinoise sont des chinois qui comprennent la valeur  du graphisme européen et qui veulent vraiment changer leurs images. En ce qui concerne les étrangers ce sont des gens plutôt rigoureux, la plupart de nos clients étrangers sont de gros groupes qui demandent beaucoup de rigueur  graphique.


-          INTERNET CHINE : En Chine votre concurrence est-elle essentiellement chinoise ou internationale ?

-          Julien Ranjard : A notre niveau de graphisme, je dirais que la réel concurrence qu’on a ce sont plutôt les groupes et les entreprises étrangères de graphisme qui ont  un niveau similaire aux nôtres. Les entreprises locales n’ont pas la même qualité, il y a quelques entreprises qui ne sont pas mal mais en général on ne travaille pas du tout de la même manière.

Je donne un exemple : il y a une énorme entreprise chinoise qui est le deuxième groupe de Chine, mais leur manière de travailler un logo n’est pas du tout de la même manière  que nous travaillons. Eux ils proposent un certain prix, pour lequel en trois jours ils font 50 logos, ils ont 15 personnes qui travaillent dessus et ils le donnent au client. Nous on ne propose   en un mois que 4 logo et ce n’est pas le nombre de personne qui travaille dessus, c’est la réflexion qui est importante. On passe 2 semaines à réfléchir on ne fait rien, on ne dessine pas on ne fait que de la recherche et après on trouve les idées et les concepts .Eux ils font beaucoup d’illustration et puis c’est celui qui a l’air le plus jolie qui passe, ce n’est pas du tout la même stratégie, pas du tout la même manière de vendre.

-          INTERNET CHINE : Si je peux me permettre de vous interroger  de manière plus personnelle, vous étiez en Chine avant même de créer votre propre entreprise. Vous avez étudié en Chine mais vous viviez en Chine avant ?

-          Julien Ranjard : Je suis né à Paris, j’y ai vécu 11 ans puis après ma famille à déménagé en Chine où je suis resté. J’étais  dans le lycée français de Pékin et puis après j’ai fait quelques aller-retour entre la Chine et la France. Je suis resté  1 an en Chine pour faire de la Calligraphie et de la peinture chinoise et un peu de chinois , puis retourné en France pour faire mon master. Reste 2 ans de freelance et de la création d’entreprises ici .

Par Daxue Consulting (http://www.daxueconsulting.com.hk/) et SJ Grand


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Internet Chine

Je suis chinois et j'ai monté ma boite en informatique en France.
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