2 euros environ. En Chine le prix du nouveau logiciel de Microsoft, Windows 7, défie toute concurrence. Mais pour ce tarif, la version est bien évidemment piratée, une semaine à peine avant le lancement officiel.

Cette "sortie anticipée" de Windows 7 témoigne encore une fois de la difficulté pour les éditeurs de logiciels de vendre leurs produits en Chine. 80% environ de leurs produits commercialisés en 2008 étaient ainsi des versions piratées, selon l'institut d'études IDC.

Soit deux fois plus en moyenne qu'au niveau mondial et quatre fois plus que dans les pays industrialisés: la Chine est devenue le paradis des pirates informatiques. Et la principale raison reste le prix, explique Matthew Cheung, analyste pour le cabinet Gartner, à Reuters.

"Si vous essayez de vendre un programme qui coûte 2.000 yuans (200 euros environ, ndlr) à un étudiant qui dispose de 400 yuans (40 euros) par mois pour vivre, cela n'est tout simplement pas viable pour la plupart des consommateurs."

Quelles solutions?

Conscient de ce différentiel, Microsoft compte vendre en Chine une version simplifiée du logiciel à 399 yuans (40 euros environ) alors que le prix officiel est en moyenne de 280 euros, selon les versions et les pays. Malgré cette baisse, le tarif reste cependant 20 fois supérieur à celui d'une copie piratée et n'est donc pas vraiment concurrentiel.

Les éditeurs de logiciels sont donc à la recherche de solutions pour lutter contre les violations de la propriété intellectuelle en Chine qui constituent un vrai manque à gagner. Selon la Business Software Alliance, qui réunit les éditeurs de logiciels, le secteur a enregistré une perte de 6,6 milliards de dollars (4,4 milliards d'euros) l'an dernier à cause du piratage.

Pour combattre ce phénomène, Microsoft a lancé l'an dernier un dispositif original: toutes les heures un écran noir s'affichait sur les ordinateurs chinois équipés d'une version pirate de Windows XP.

Kingsoft, au contraire, a pris des idées plus radicales: il a choisi de mettre sur le marché des logiciels libres d'accès, développés par des éditeurs chinois et entièrement financés par la publicité.

source e24