Internet est censé se jouer des frontières, unifier le monde et pourtant dans ses espaces virtuels qu'une logique de « blocs » est en passe de se reconstituer.
Le monde chinois de l'internet est celui Baidu weibo et Renren. Entre les deux, un mur, comme il se doit. Ce qu'on appelle, avec un clin d'oeil pour la mythique grande muraille, le Great Firewall
L'Internet aux « caractéristiques chinoises »
Des géants du Web sont nés.
-Renren, le Facebook chinois,
- Youku
- Sina Weibo
- Tudou
- Baidu
et j'en passe la liste pourrait etre longue.
Pour naître et croître, les grands sites Internet chinois ont, à l'évidence, bénéficié de la censure qui a frappé leurs concurrents occidentaux.
Qu'ils soient bridés, comme Google, ou purement et simplement bloqués, comme YouTube, Facebook ou Twitter. Le voile noir sur ces derniers sites est tombé au lendemain des sanglantes émeutes dans la région du Xinjiang, à l'ouest du pays, en juillet 2009, afin d'éviter qu'informations et mots d'ordre ne circulent. C'est un peu comme si Pékin voulait créer un vaste Intranet chinois. Il est transparent qu'a été favorisé le développement de champions chinois du Web, bien plus faciles à contrôler. Mais, plutôt que ce coup de pouce très politique, les patrons de ces grands sites de l'Empire préfèrent expliquer que le public chinois est naturellement porté vers des outils plus proches culturellement de lui.
Existe-t-il réellement un type d internaute chinois ?
non bien sur !
Je ne crois qu'à moitié à cette spécificité Internet chinoise, commente Renaud de Spens, spécialiste de l'Internet chinois. Quand on regarde de près, on voit d'ailleurs qu'il y a très peu de différences. Les interfaces, les fonctionnalités se ressemblent terriblement.
Même s'il y a bien sûr des particularités, comme l'accent mis sur les gadgets ou les jeux. » Professeur à l'École normale de Pékin et spécialiste du sujet, Liu Deliang estime, que ces sites internet sont bien différents,
« sur le fond, en voyant toujours les choses, notamment l'information, sous l'angle chinois, et sur la forme, en utilisant des éléments graphiques chinois, comme la couleur rouge ».
Kaixin a monté, mais Renren affiche, lui, un ciel bleu très « facebookien ». Dans un entretien avec un journal de Canton, Cheng Binghao s'est défendu d'avoir copié Facebook et a expliqué qu'il avait beaucoup innové, afin de coller aux goûts des internautes chinois. Notamment avec le jeu « paroles sincères », inspiré d'un divertissement très populaire chez les jeunes cadres. Ou avec l'application « acheter une maison », répondant à l'aspiration première de la classe moyenne.
La popularité de ces réseaux fait peur à certains. L'Armée populaire de libération (APL) vient ainsi d'interdire les réseaux sociaux à ses 2,3 millions de membres, par peur de la « fuite de secrets ».
« Jeu social » et rencontres en ligne
Si tous ces sites sont à l'évidence des rejetons des grands aînés occidentaux, « ils ont aussi développé des applications parfois supérieures à celles de leurs inspirateurs », constate Renaud de Spens. Weibo, le Twitter chinois, qui rencontre un immense succès, permet d'échanger des photos plus facilement que son grand frère occidental. De la même façon, Renren a une application qui permet de voir qui consulte votre profil. Une fonction utile et plaisante pour certains, mais qui suscite aussi des critiques chez les internautes chinois, dérangés par son côté « mouchard ».
Baidu propose une encyclopédie du type Wikipédia, très bien faite. Le Google chinois a aussi fait un tabac avec son moteur de recherche MP3 - donc avec le téléchargement de musiques illégales. Sous le feu des critiques, notamment américaines, il a annoncé qu'il allait lancer ce mois-ci Baidu Ting, un service légal de musique avec un volet réseau social.
Les nouveaux empereurs du Web chinois, en tout cas, se portent bien. L'an dernier, Robin Li, le patron de Baidu, 44 ans, a bondi de la 14e à la 2e place du classement des milliardaires chinois, avec une fortune estimée à plus de 7,2 milliards de dollars. Cette dernière aurait plus que doublé depuis les déboires de Google, Baidu dominant désormais 73 % du marché chinois. Mais les sites chinois sauront-ils partir un jour à l'assaut du monde ? La censure qui les a aidés à grandir risque cette fois-ci de les handicaper pour devenir des champions internationaux. Les grands murs, l'histoire l'a souvent montré, isolent autant qu'ils protègent.
Chaque jour, le nombre de personnes rejoignant renren.com pourrait remplir 230 fois la place Tiananmen
source toutsurlachine
Internet Chine
Analyse des tendances des nouvelles technologies internet et des buzz en Chine
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